Voyage sur la ligne
Par l’assemblage de photographies de paysage, Voyage sur la ligne nous propose de découvrir un nouvel espace imaginaire. Le lieu des prises de vues devient secondaire face à ce nouveau paysage. La ligne d’horizon crée alors le fil conducteur et permet le passage d’une photographie à l’autre. Cette ligne apparaît par la confrontation entre la terre et le ciel, deux éléments naturels incompatibles et pourtant complémentaires.
Les variations de la terre donnent le rythme à la vidéo tandis que le ciel permet d’apporter une continuité et une unité entre les différentes photographies. Cette continuité est perturbée par les interstices qui viennent troubler le temps et l’espace. Les bandes hachent le temps et coupent la ligne d’horizon comme pour confirmer l’aspect fictionnel de cet assemblage. L’idée de cycle perdure tout de même par l’alternance du jour et de la nuit et le changement des saisons. Montée en boucle, la vidéo crée un nouvel espace autonome. Ce dernier possède ainsi sa propre temporalité.
La présence de l’horizon donne un repère à cet espace et guide le regard du spectateur. Celui-ci se retrouve immergé dans la vidéo. À travers son regard, il devient marcheur dans ce paysage imaginaire et se laisse porter par la ligne. Il peut également s’arrêter, regarder le chemin parcouru ou à venir, grâce au montage en trois vidéos décalées. Les trois vidéos rappellent notre perception de l’espace appréhendé en trois dimensions. Elles permettent également de mettre en valeur l’oscillation de la ligne et de donner vie au paysage.
Photographies de l’exposition : (S), Mains d’Œuvres, Saint-Ouen (92), 2016 – Crédits photos : © Romain Darnaud